Océans

Notre planète est couverte à plus de 70% par les océans. Comme le rappelle le GIEC en préambule de son rapport qui est consacré aux océans, « tous les habitants de la Terre dépendent directement ou indirectement de l'océan et de la cryosphère », cette dernière représentant environ 10% de la surface terrestre.

L’océan est fortement impacté par les activités humaines. La pêche intensive éteint progressivement sa population de poissons (voir « Surpêche »). Certaines limites planétaires le concernent et sont en voie de dépassement comme la disparition de la barrière de corail, joyau de la biodiversité marine.

En plus de ces enjeux majeurs, ils sont déjà gravement touchés par les changements climatiques et la tendance est très loin de s’améliorer selon les publications scientifiques analysées par le GIEC.

Depuis les années 1970, les océans ont déjà absorbé plus de 90 % de l’excès de chaleur produit par les activités humaines. Depuis 1993, le taux de réchauffement des océans a plus que doublé. Entre 2013 et 2015, le Pacifique Nord-Ouest a ainsi vu sa température augmenter de plus de 6°C… D’ici 2100, ils devraient en capter de 5 à 7 fois plus encore !

Cela donne lieu à un nouveau phénomène de vagues de chaleur océaniques, dont la fréquence a doublé depuis 1982. L’impact de ces phénomènes sur la biodiversité marine est encore mal connu. L’océan profond au-dessous de 2000 m s’est lui-même réchauffé depuis 1992, en particulier dans l’océan Austral.

Le changement climatique déclenché et accéléré par l’homme a également trois conséquences directes sur l’océan qui sont autant de boucles de rétroaction positives (voir la fiche sur cette notion) : son eutrophisation, sa désoxygénation et son acidification.

  • L’eutrophisation de l’océan est l’enrichissement excessif de l’eau par des nutriments tels que l’azote et le phosphore. C’est l’une des principales causes de la dégradation de la qualité de l’eau. Les 2 symptômes les plus aigus de l’eutrophisation sont l’hypoxie (ou épuisement de l’oxygène) et les proliférations d’algues nuisibles.
  • L’acidification de l’océan se produit lorsque le CO2 atmosphérique est absorbé par l’eau. Depuis le début de l’ère industrielle, l’océan a englouti 525 milliards de tonnes de CO2. Si les émissions de GES se poursuivent au rythme actuel, l’augmentation de l’acidité sera considérable en 2100, à des niveaux jamais observés depuis 14 millions d’années. Selon le GIEC, l’océan a absorbé entre 20 et 30% des émissions anthropiques totales de CO2 depuis les années 1980 provoquant une acidification accrue de 95% eaux de surface, un phénomène irréversible, même si nous arrêtions dès aujourd’hui d’émettre du CO2. Cela provoquera de forts changements et un déclin de la biodiversité marine dès 2050 et plus encore d’ici 2100.
  • A cette acidification s’ajoute la désoxygénation des océans dans certaines zones entre la surface et 1000m de profondeur, aggravée au niveau des côtes : les eaux polluées déversent des nutriments qui multiplient en surface phytoplancton et algues vertes qui, en mourant viennent nourrir les bactéries aérobies des profondeurs qui absorbent l’oxygène. Par ailleurs la diminution de la solubilité de l’oxygène dans l’eau a pour effet négatif que les organismes marins doivent respirer + rapidement, utilisant + d’oxygène…. Dans ces régions, nombre d’espèces ne peuvent survivre. Selon le GIEC, la désoxygénation pourrait mener à une perte de 15% de la biomasse globale des animaux marins d’ici 2100. Depuis 1950, de nombreuses espèces marines ont déjà subi des changements dans leur répartition géographique et leurs activités saisonnières en réponse au réchauffement des océans, à la disparition de la glace de mer ou à la perte de leurs habitats.

Selon le rapport du GIEC sur les océans :

  • Le réchauffement de l’océan se poursuivra sur toute sa profondeur pendant des siècles ainsi que son acidification. Son pH pourrait baisser, en cas de fortes émissions, de 0,3 unité en 2081-2100 par rapport à 2006-2015, et devenir ainsi inférieur à 7,8 en 2100, ce qui correspond à plus d’un doublement de son acidité par rapport à 1850. Le taux d’oxygène de la mer pourrait diminuer de 3-4% en 2081-2100 par rapport à 2006-2015.
  • L’élévation moyenne du niveau de la mer pourrait atteindre, en cas de fortes émissions, 0,71 m en moyenne en 2081-2100 et, dans le pire des cas (i.e. moins de 17% de chance que cela n’arrive), 1,10 m en 2100 par rapport à 1986-2005, la fonte de certaines parties de l’Antarctique de l’ouest, alors irréversible, y contribuant de plusieurs dizaines de centimètres. La hausse du niveau marin pourrait alors atteindre la vitesse d’1,5 cm par an en 2100. Cette hypothèse, la plus pessimiste, pourrait, dans le pire des cas, aboutir à une élévation de 5,4 m en 2300, principalement du fait de la fonte de certaines zones de l’Antarctique.

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