Destruction et dégradation des habitats naturels

La notion de destruction, dégradation ou perte des habitats englobe tout phénomène par lequel des habitats nécessaires à la vie d'espèces, disparaissent ou se détériorent rapidement. La perte des habitats ou leur dégradation (notamment leur fragmentation) peuvent être causées par des perturbations naturelles (incendies, inondations, maladies, séismes, activité volcanique) ou des perturbations anthropiques. La manière dont nous exploitons les terres et les ressources naturelles, nos méthodes de production et nos modèles de consommation, de même que les déchets générés entraînent la destruction et la dégradation des écosystèmes et des biotopes nécessaires à la vie sauvage.

La modification des habitats naturels, première cause de l'effondrement de la biodiversité

Les principales causes évoquées à l’origine de l’érosion de la biodiversité sont les modifications des habitats par l’homme (perte et dégradation des habitats dues à la déforestation, l’agriculture intensive, les routes, l’urbanisation, les exploitations minières et pétrolières…), la surexploitation de la biodiversité (surchasse, braconnage, surpêche), la pollution (des eaux, des sols, de l’air), les ravages par des espèces envahissantes, et le changement climatique.

La destruction des habitats naturels est la première cause de l’extinction d’espèces et le déclin de populations d’amphibiens, d’oiseaux, d’insectes, de reptiles, de poissons, de mammifères. Les populations de vertébrés ont été réduites de 68% depuis 1970, selon le rapport 2020 de la World Wildlife Fund (WWF). Elle est l’une des principales menaces pour 85% des espèces classées parmi les espèces « en danger » ou « en danger critique » sur la Liste rouge de l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature).

La perte et la dégradation des forêts sont avant tout le résultat de l’extension de l’agriculture, des coupes intensives de bois et du surpâturage. La moitié de l’ensemble des forêts qui couvraient jadis la Terre ont aujourd’hui disparu, et elles continuent de disparaître à un rythme dix fois plus élevé que leur capacité à se régénérer. Sachant que les forêts tropicales abritent au moins la moitié de toutes les espèces animales sur notre planète, la disparition annuelle de quelque 13 millions d’hectares de forêt peut être considérée comme une tragédie pour la biodiversité.

Mais un habitat peut être sérieusement dégradé sans pour autant être anéanti. Les écosystèmes naturels sont abîmés par le détournement et la pollution des cours d’eau et par les perturbations causées par la déforestation, le surpâturage et la pêche. Sans un plan déterminé pour créer des zones protégées sur terre comme en mer, des habitats naturels essentiels continueront à disparaître.

De nombreuses espèces animales souffrent aussi de la fragmentation de leur habitat. Les routes et autres infrastructures telles que les voies ferrées, les mines ou les barrages traversent des régions sauvages et divisent les habitats naturels en zones plus restreintes – tel est le cas des forêts chinoises qui abritent les pandas géants. Les populations d’animaux se retrouvent alors isolées les unes des autres et courent le risque de manquer de nourriture et de ne plus pouvoir se reproduire. Le risque d’appauvrissement de leur patrimoine génétique se trouve lui aussi aggravé. De plus, la fragmentation de leur habitat rend les animaux plus faciles à chasser pour les braconniers et donc plus vulnérables.

D’autres causes entraînant la destruction de la biodiversité, comme les pollutions, les espèces invasives de plantes et animaux, etc. sont détaillées dans la fiche sur la biodiversité.

Protéger les zones naturelles et rétablir la biodiversité dans les habitats dégradés ou menacés

La protection de zones naturelles est l’une des manières les plus efficaces de préserver les espèces animales et leur habitat. Ces zones contribuent aussi à la subsistance et au bien-être des communautés locales et de la société en général. Des zones naturelles protégées bien ciblées et bien gérées permettent par exemple de préserver les ressources alimentaires et les ressources en eau, de lutter contre la pauvreté et de limiter l’impact des catastrophes naturelles. Ainsi, les mangroves et récifs coralliens constituent par exemple une barrière naturelle contre les tsunamis. La protection des habitats critiques par le renforcement des législations et la création de nouvelles zones protégées est donc devenue l’une des priorités du WWF. Lorsque nous protégeons une zone naturelle, nous préservons en même temps les plantes et animaux qui y vivent et nous veillons à ce qu’ils disposent toujours d’un habitat sûr.

En plus de mettre en place une gestion durable des espaces et du développement, il est important de prendre des mesures pour stimuler le rétablissement de la biodiversité dans les habitats dégradés ou menacés. Bien que la restauration d’un habitat à son état d’origine soit souvent impossible, les efforts de reverdissement peuvent, à long terme, produire de bons résultats du point de vue de la biodiversité. Les sites dont la biodiversité est menacée par leur isolement (par des routes, des zones agricoles ou urbaines, etc.) et leur petite taille peuvent être reconnectés au moyen de corridors verts, de haies sauvages et de rives protégées. De telles mesures facilitent aussi la mobilisation de certaines espèces améliorant, de ce fait, leur adaptabilité aux changements climatiques.

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