Mouvement des Makers et Fab Labs

La culture maker (de l'anglais make, lit. faiseur) est une culture (ou sous-culture) contemporaine constituant une branche de la culture Do it yourself (DIY) (qu'on peut traduire en français par « faites-le vous-même ») tournée vers la technologie et la création en groupe. La communauté des makers apprécie de prendre part à des projets orientés ingénierie. Les domaines typiques de ces projets sont ainsi l'électronique, la robotique, l'impression 3D et l'usage des machines-outils à commande numérique (CNC), mais également des activités plus traditionnelles telles que la métallurgie, la menuiserie, les arts traditionnels et l'artisanat. Cette culture met l'accent sur une utilisation innovante de la technologie et encourage l'invention et le prototypage. Une attention toute particulière est portée à l'apprentissage de compétences pratiques et à l'application de celles-ci de manière créative. La culture maker est née aux États-Unis puis a été popularisée en Europe.

NB : Ce qui suit est une retranscription de l’article de 15 marches cité dans les sources :

Chris Anderson, ancien rédacteur en chef de Wired, est l’auteur de Makers : la nouvelle révolution industrielle. Dans un article publié dans Wired de Mai 2013, il décrit les principaux mécanismes en œuvre dans cette “nouvelle révolution industrielle”

« Le désir de fabriquer des choses avec ses mains est profondément enraciné en nous. Mais durant le siècle passé, à l’ère de la production de masse, bricoler dans nos ateliers, garages et cuisines était un hobby solitaire plus qu’une vraie force économique. Cela change.

Le monde du Do-It-Yourself (littéralement : « faites-le vous même ») est devenu digital, et comme tout ce qui devient digital, il en ressort transformé. C’est ce que nous appelons maintenant le Maker Movement, un terme lancé par Dale Dougherty de O’Reilly Media.

La définition exacte de Makers étant un peu imprécise, vous pouvez l’imaginer comme « la génération du web créant des choses physiques plutôt que des pixels sur des écrans ». Si l’on utilise la terminologie du MIT Media Lab, ils traitent les atomes comme des bits, utilisant les outils puissants du software et de l’industrie de l’information pour révolutionner la manière de créer des objets tangibles.

Il y a trois forces au travail dans cette transformation du bricolage.

1. La première est l’émergence d’outils numériques accessibles à des particuliers pour le design et la production d’objets en petite série
Les équipements industriels sont informatisés depuis des décennies, mais ces machines sont maintenant disponibles pour des particuliers. De la même manière, les programmes informatiques existaient depuis des décennies avant que les PC changent le monde.
Les outils de « desktop manufacturing » incluent l’imprimante 3D, la découpe au laser, et les logiciels de CAD (conception/design assistée par ordinateur). Ces outils auparavant chers et compliqués sont dorénavant à taille humaine, à des prix compétitifs.

2. Le second facteur est l’émergence de moyens de collaborations numériques
Les outils de création devenant numériques, les dessins ont suivi, qui ne sont plus que des fichiers que l’on peut facilement partager en ligne. Les Makers peuvent du coup tirer parti de l’innovation collaborative en ligne, en utilisant toutes les autres forces sociales qui ont émergé sur le web dans les 20 dernières années.
Alimentés par les sites de crowdfunding (financement participatif) comme Kickstarter ou Indiegogo, les Makers peuvent même utiliser leur réseau pour lever des fonds.
Le vieux modèle des bricoleurs travaillant seuls dans leur cave disparaît au profit d’un mouvement global de gens travaillant ensemble en ligne.
Les ateliers du monde sont maintenant connectés.

3. Le troisième élément est la montée de l’ « usine à louer »
Inventer quelque chose de nouveau n’est pas suffisant ; vous devez aussi le mettre sur le marché, et si possible en quantité. Ceci signifie produire en masse, ce qui était traditionnellement réservé à ceux qui possédaient leur propre usine ou qui pouvaient s’en payer les services. Il fallait des mois voire des années de négociations, prendre beaucoup d’avions pour la Chine et faire de gros chèques.
Mais aujourd’hui les usines du monde entier sont de plus en plus accessibles sur le web, prêtes à répondre aux commandes de toutes tailles et de n’importe qui. Grâce à la production et au design numériques, les usines en Chine sont déjà assez flexibles pour prendre des commandes en ligne, par carte de crédit, pour des quantités aussi faibles qu’une douzaine ou aussi grande que des millions. D’autres entreprises, comme Shapeways ou Ponoko, proposent la fabrication digitale « as a service » : tout le monde peut concrètement louer le temps de fonctionnement d’une imprimante 3-D ou d’une fraiseuse.

Mettez tout cela ensemble et vous avez une transformation radicale (bottom up) de l’industrie de transformation, qui suivra la même trajectoire de démocratisation que l’ordinateur personnel et les télécommunications. Nous n’en sommes qu’aux premiers jours – pour prolonger l’analogie avec le PC, le desktop manufacturing en est au stade où était le desktop publishing (publication sur ordinateur personnel) en 1984, avec le Mac et les premières imprimantes laser, mais le potentiel est immense.

L’industrie de transformation est l’une des plus grosses industries du monde. Depuis la première révolution industrielle, le pouvoir de fabriquer des choses à grande échelle a toujours appartenu à ceux qui possédaient les moyens de production, ce qui signifiait de grosses usines, de grandes entreprises, et des produits conçus pour un marché de masse.
Mais la situation était la même pour les medias de masse au 20ème siècle, et vous avez vu ce qu’internet et sa Longue Traîne de contenus en a fait.
Maintenant imaginez la Longue Traîne des choses : des biens physiques créés sur le modèle de l’innovation numérique. C’est le Mouvement des Makers.»

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