Stengers (Isabelle)

1949- ?, Belge

sabelle Stengers est une philosophe et scientifique belge, spécialiste de la philosophie des sciences et de la pensée du philosophe, logicien et mathématicien britannique Alfred North Whitehead. Inspirée par la pensée de Félix Guattari et de Donna Haraway, elle développe une conception constructiviste du savoir scientifique et une écologie des pratiques attentives aux phénomènes d'interdépendance dans le monde vivant.

Isabelle Stengers enseigne la philosophie des sciences à l’ULB. Elle est aussi membre du comité d’orientation de la revue d’écologie politique Cosmopolitiques. En 1990, elle est à l’origine, avec Philippe Pignarre, de la création de la maison d’édition Les Empêcheurs de penser en rond.

Elle s’intéresse, en faisant appel entre autres aux théories de Michel Foucault et de Gilles Deleuze, à la critique de la prétention autoritaire de la science moderne. Elle souligne ainsi l’omniprésence de l’argument d’autorité dans la science, ainsi lorsqu’on fait appel aux « experts » pour trancher le débat, comme s’il n’y avait pas de réel différend politique à la source du débat lui-même. Elle développe une approche critique du positivisme et affirme l’importance du récit dans la constitution et la présentation du savoir scientifique, car celui-ci autorise son intelligibilité. L’intérêt qu’elle porte à la science-fiction s’inscrit dans cette volonté d’échapper au scientisme et au moralisme par la stimulation de l’imaginaire et une réflexion sur les possibles.

Elle se consacre depuis une quinzaine d’années à une réflexion autour de l’idée d’une écologie des pratiques, d’inspiration constructiviste. En témoignent les 7 volumes des Cosmopolitiques, publiés aux Empêcheurs de penser en rond/La Découverte, mais aussi ses livres consacrés à la psychanalyse (« La Volonté de faire science », 1992), à l’hypnose (« L’Hypnose entre science et magie », 2002), à l’économie et à la politique (« La Sorcellerie capitaliste », avec Philippe Pignarre, 2005), ou encore à la philosophie (« Penser avec Whitehead », 2006). Cette conception de l’écologie met l’accent sur les liens et les interdépendances qui existent dans le monde vivant, sans nier leur part de conflictualité, ainsi que sur la nécessité de penser les interconnexions entre les pratiques, notamment entre science et politique.

À partir d’un long travail de critique des prétentions autoritaires de la science occidentale moderne, elle a développé une véritable « écologie des pratiques » qui permet de repenser, en termes éthiques et politiques, la question de la production de la vérité. Dans « Résister au désastre », un entretien au long cours avec Martin Schaffner, recueille ses analyses sur les décennies écoulées et sur les mondes qui s’ouvrent, sur les dominations et les luttes sociales, sur les relations entre sciences et société, sur la nature et sur l’émergence permanente des choses et des êtres.

Envie de rajouter quelque chose ?

NOTIONS
ASSOCIÉES

Tu penses à une notion
qui n'est pas présente ici ?

SOURCES

Laisser un commentaire