Servigne (Pablo)

1978- ?, Français

Pablo Servigne est un auteur et conférencier français. Il est l'un des créateurs de la collapsologie et s'intéresse tout particulièrement aux questions de transition écologique, d'agroécologie, de collapsologie et de résilience collective.

Pablo Servigne est ingénieur agronome de Gembloux Agro-Bio Tech (Belgique) et docteur en sciences de l’université libre de Bruxelles (ULB). En 2008, il quitte le monde universitaire pour se consacrer au mouvement de la transition écologique et s’intéresse à l’agriculture urbaine, la permaculture et l’agroécologie. Depuis 2010, il écrit pour deux journaux belges Imagine demain le monde (écologie) et Kairos (antiproductivisme). En 2019, il crée avec Yvan Saint-Jours et Denys Chalumeau le magazine trimestriel Yggdrasil, sur les thématiques de l’effondrement et l’entraide qui ambitionne de sortir 4 numéros par an pendant 3 ans (numéro 5 paru le 8 juillet 2020).
Pablo Servigne a participé aux réflexions du GIRAF (Groupe interdisciplinaire de recherche en agroécologie du Fonds de la recherche scientifique). Depuis 2013, il est membre de l’Institut Momentum et de 2015 à 2018, de l’association Adrastia.
Aujourd’hui indépendant, il écrit des articles et des livres et donne des conférences et des formations.
Bien que le terme de collapse ait été initialement employé pour la première fois en 2006 avec le livre de Jared Diamond « Collapse » (2005). Pablo Servigne est le créateur, avec Raphaël Stevens, du concept de « collapsologie », avec la définition suivante : « Exercice transdisciplinaire d’étude de l’effondrement de la civilisation industrielle et de ce qui pourrait lui succéder, en s’appuyant sur la raison, l’intuition et des travaux scientifiques reconnus.
Avec Raphaël Stevens, il a publié « Comment tout peut s’effondrer : petit manuel de collapsologie à l’usage des générations présentes » en 2015. Frédéric Joignot analyse l’ouvrage en ces termes  : « Après avoir compilé une impressionnante quantité de méta-analyses portant sur l’aggravation du réchauffement, l’épuisement des ressources énergétiques, alimentaires, forestières, halieutiques et métallifères, leur thèse est claire  : les écosystèmes s’écroulent, la catastrophe a commencé pour l’humanité. Elle va s’accélérer. Et la « collapsologie » est la nouvelle science interdisciplinaire qui regroupe les études, faits, données, prospectives, scénarios qui le démontrent. »
Dans la postface du même ouvrage, l’ancien ministre Yves Cochet écrit : « Y a-t-il matière plus importante que celle traitée dans ce livre  ? Non. Y a-t-il matière plus négligée que celle-ci  ? Non plus. »
Sa formation de base l’agronomie et son intérêt pour l’effondrement l’ont amené à rédiger en 2012 une étude sur l’agriculture post-pétrole pour l’association Barricade. Il est invité par l’ancien eurodéputé Yves Cochet à rédiger un rapport pour le groupe des Verts/Alliance libre européenne au Parlement européen sur l’avenir de l’agriculture en Europe. Ce rapport qui évoque la possibilité d’un effondrement imminent des systèmes alimentaires industriels en Europe, a été présenté publiquement au Parlement européen de Bruxelles le 17 octobre 2013.
Pablo Servigne a participé à un travail conceptuel sur la notion de résilience pour la transition écologique et l’effondrement. Avec Agnès Sinaï, Hugo Carton et Raphaël Stevens, il propose quatre déclinaisons de la résilience : la résilience commune, la résilience globale, la résilience locale et la résilience intérieure. Cette dernière se renforce lorsqu’on a pris acte des catastrophes qui ont lieu, et lorsque l’on fait le deuil du monde tel qu’on le connaît (dans son fonctionnement, ses objectifs, etc.). Cela implique de passer au-delà de l’effarement, de la colère et de la tristesse, et de réaliser les possibilités nouvelles de renouer avec soi-même, au plus profond, et avec ses proches (amis, famille et/ou voisins), et envisager ainsi un vivre ensemble qui part de l’intime, vers le local, le régional, puis le planétaire, voire le cosmique.
Reprenant et actualisant les thèses de Pierre Kropotkine dans « L’Entraide, un facteur de l’évolution », Pablo Servigne co-écrit avec Gauthier Chapelle « L’Entraide, l’autre loi de la jungle », un ouvrage qui attaque le mythe d’un monde construit sur le principe de la compétition, la concurrence et de la loi du plus fort (mythe du darwinisme social). Pour les auteurs, les relations entre espèces et entre membres d’une même espèce ne se réduisent pas uniquement à la compétition et à la prédation. Selon eux, la symbiose et la coopération sont des principes du vivant jouant un rôle clé dans l’évolution. Les deux chercheurs citent de nombreux exemples de coopération dans la nature : des lionnes qui chassent ensemble, de manchots qui se rassemblent pour se protéger du froid, d’arbres qui redistribuent des nutriments aux plus faibles grâce à un champignon racinaire.
Toutefois, Gauthier Chapelle et Pablo Servigne ne nient pas l’existence de la compétition qui est aussi indispensable pour poser des limites, un territoire ou lors de la reproduction. Les deux montrent enfin que l’altruisme et l’entraide sont des éléments de cohésion sociale qui se développent spontanément chez les humains. Par exemple, les situations de catastrophes naturelles sont des évènements générant des comportements d’entraide, d’auto-organisation et de calme.

Envie de rajouter quelque chose ?

Tu penses à une notion
qui n'est pas présente ici ?

SOURCES

Laisser un commentaire