Piketty (Thomas)

1971- ?, Français

Thomas Piketty est un économiste reconnu spécialiste des inégalités économiques en particulier liées à la répartition et la fiscalité du patrimoine

Thomas Piketty, né en 1971, est un économiste français. Directeur d’études à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS), ancien élève de l’École normale supérieure (promotion 1989 Sciences) et docteur en économie de l’EHESS, il fut chercheur à la London School of Economics et est un spécialiste de l’étude des inégalités économiques, en particulier dans une perspective historique et comparative, et auteur du livre Le capital au XXIe siècle (2013) et Capital et Idéologie (2019). En 2002, il reçoit le prix du meilleur jeune économiste de France et, en 2013, le prix Yrjö Jahnsson. Après avoir joué un rôle majeur dans la fondation de l’École d’économie de Paris, il y est professeur depuis 2014.
Économiste reconnu, il est un spécialiste des inégalités économiques. Ses travaux dans ce domaine sont multiples : d’abord théoriques et normatifs, ils ont pris, à partir de la fin des années 1990, une perspective historique et statistique.
Thomas Piketty engage une recherche sur les hauts revenus en France, qui va notamment conduire à la publication de l’ouvrage « Les Hauts Revenus en France au xxe siècle » (Grasset, 2001). Cette étude est fondée sur la création de séries statistiques couvrant la totalité du xxe siècle, constituées à partir des données de l’administration fiscale (en particulier des déclarations de l’impôt sur le revenu).
Ces travaux ont permis de faire ressortir un ensemble de faits importants. En particulier, Thomas Piketty montre que les inégalités de revenus ont fortement baissé au xxe siècle en France, essentiellement au cours des périodes de combinaison de hausse de l’impôt sur le revenu et de forte croissance, comme dans les années 1920 et après la Seconde Guerre mondiale. Cette baisse des inégalités est, pour une large part, due à la diminution des inégalités de patrimoine, tandis que les inégalités salariales restaient stables.
Pour Thomas Piketty, cette baisse résulte de l’effet de la création de l’impôt sur le revenu et du fort accroissement de la progressivité de celui-ci après chacune des deux guerres mondiales, lesquelles ont entravé la dynamique de l’accumulation patrimoniale en diminuant l’épargne disponible pour les plus grandes fortunes. Ainsi, l’impôt sur le revenu dépasse 70 % dans les années 1920 en France et 90 % au Royaume-Uni de 1940 à 1980. Thomas Piketty est, pour cette raison, très défavorable aux baisses de la fiscalité intervenues depuis les années 1990 car elles auront selon lui comme conséquence probable la reconstitution de ces grandes fortunes, souvent rentières. Or, en supprimant la catégorie des rentiers, peu active économiquement, qui dominait la hiérarchie des revenus, et en la remplaçant par des actifs obtenant leurs revenus de leur travail, cette diminution des inégalités a, selon Thomas Piketty, permis de dynamiser la croissance économique.
Il publie en 2013 « Le Capital au xxie siècle », un ouvrage de près de 1 000 pages sur le retour en force des inégalités, avec en particulier une étude de répartition des richesses à travers différentes époques, qui fait apparaître des inégalités de patrimoine presque aussi fortes que durant les années 1900, quand Paris assurait un vaste financement boursier pour les sociétés étrangères.
Publié en 2019, « Capital et Idéologie » étudie les idéologies justifiant les forts niveaux d’inégalités à travers le temps.

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