Symbiose
La symbiose en tant que telle a été découverte en 1877 par le botaniste allemand Albert Frank (1839-1900). Deux ans plus tard, l’idée fut affinée avec la création du terme « symbiose » par le mycologue Heinrich Anton de Bary (1831-1888).
La coopération entre des types d’organismes radicalement diofférents vivant dans une certaine proximité est une conception en rupture aec les modèles darwiniens de l’évolution, basés sur la compétition entre les différents organismes dans un environnement compétitif.
L’idée de la symbiose s’oppose fondamentalement à l’idée que l’évolution serait, en soi et uniquement, basée sur la compétition. L’évolution est le fruit de la coopération ET de la compétition ; la science commence tout juste à éclairer les fondements coopératifs de la vie au fur et à mesure que l’on comprend mieux la symbiose et la symbiogénèse.
Des découvertes botaniques ont montré par exemple que non seulement les arbres coopèrent avec les champignons, mais les arbres coopèrent aussi entre eux pour maximiser les chances de se développer. Par exemple, la santé d’un écosystème est régulée par ce que certains ont appelé des « arbres-mères ». Ces arbres-mères contrôlent les réseaux fongiques qui à leur tour relient les arbres d’âges et d’espèces différents. Ce système de contrôle régule les flux de nutriments vers les arbres qui en ont le plus besoin, comme les plus jeunes. De plus, ce système transfère aussi information et énergie des espèces mourantes à celles susceptibles de prospérer, conservant ainsi la forêt en tant que système supérieur. Suzanne Simard a promu l’idée d’un « Wood Wide Web » ou réseau forestier global.
Ces découvertes ont transformé notre compréhension des arbres : de concurrents, ils sont devenus les membres de systèmes connectés, reliés, communicants.
De même, nous commençons à comprendre que le corps humain reste vivant et en bonne santé uniquement grâce à l’action de milliards de bactéries symbiotiques de différentes espèces, qui travaillent avec nous pour protéger notre santé et la leur. Notre « microbiome », crucial pour notre santé physique et mentale, est régulé par l’axe cerveau-intestin, via le nerf vagal. Et nous n’hébergeons pas seulement des bactéries dans notre corps, mais également plus d’une centaine d’espèces de champignons.
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ASSOCIÉES
- Aborigènes, Albrecht (Glenn), amnésie générationnelle environnementale, angoisse climatique, biocomunen, éco-anxiété, écoagnosie, écocide, écophilie / biophilie, écophobie / biophobie, endémisme, endémophilie, eutierrie, Ghedeist, ghehd, holobionte, mermérosité, météoranxiété, nécrophilie / éconécrophilie, psychoterratique, solastalgie, soliphilie, sumbiocentrique, sumbiocratie, sumbiocritique, sumbiographie, sumbiologie, sumbiophilie, sumbiopolis, sumbiosique, Symbiocène, symbioment, symbiomimétisme, symbiose, terrafurie, terranaissant, terraphtorien, terreur globale, tierracide, tierratrauma, topoaversion, topodésir, toponésie, topophilie, topophobie, trouble du déficit de nature
SOURCES
- Kelly Clancy, “Survival of the friendliest: it’s time to give the violent metaphors of evolution a break”, Nautilus n°46, 2017
- James M. Trappe, “A.B. Frank and mycorrhizae: the challenge to evolutionary and ecologic theory”, Mycorrhiza n°15, 2005
- Lynn Margulis, René Fester, “Symbiosis as a source of evolutionary innovation: speciation and morphogenesis, MIT Press, 1991
- Bruce Scofield, Lynn Margulis, “Psychological discontent : self and science in our symbiotic planet”, MIT Press, 2012
- Suzanne Simard, “Note from a forest scientist” in “The Hidden life of trees” de Peter Wohlleben, “La vie secrete des arbres”, 2015, version traduite 2017, Editions les Arènes
- Suzanne Simard, “Comment les arbres se parlent », TED Talk, juin 2016
- Glenn Albrecht, Les émotions de la Terre - Des nouveaux mots pour un nouveau monde, Les Liens qui Libèrent, 2020