Ecosophie

L’écosophie est un concept forgé par le philosophe Arne Næss à l’Université d’Oslo en 1960. C’était au début du mouvement de l’écologie dite écologie profonde qui invite à un renversement de la perspective anthropocentriste : « L’homme ne se situe pas au sommet de la hiérarchie du vivant, mais s’inscrit au contraire dans l’écosphère comme une partie qui s’insère dans le tout » (Arne Næss, « Écologie, communauté et style de vie »)

C’est autour de ce constat que va se développer l’écosophie comme un courant de pensée du mouvement écologiste depuis les années 1960. Ce courant est proche de celui de l’éthique de l’environnement qui remet en cause l’homme comme mesure de toute chose, ou comme sommet absolu de l’évolution, s’autorisant à puiser sans limite dans les ressources naturelles.

Le philosophe et psychanalyste français Félix Guattari développe la notion d’« écosophie » dans son ouvrage Les trois écologies (Paris, Éditions Galilée, 1989), dans lequel il en appelle à « une écologie globale », « une écosophie de type nouveau, à la fois pratique et spéculative, éthico-politique et esthétique » :

  • l’écologie environnementale pour les rapports à la nature et à l’environnement,
  • l’écologie sociale pour les rapports au « socius », aux réalités économiques et sociales,
  • l’écologie mentale pour les rapports à la psyché, la question de la production de la subjectivité humaine.

La racine « eco » dans son acception grecque originaire renvoie à oïkos, c’est-à-dire : maison, bien domestique, habitat, milieu naturel. Sophia signifiant en grec connaissance, savoir, sagesse, on peut proposer une traduction littérale de l’« écosophie » comme « sagesse de l’habiter », constitution par chacun de son propre milieu. Autrement dit, l’écosophie implique une perspective pragmatique sur les pratiques sociales, une attention, au-delà de « l’individu » contemporain rendu superflu, à la fabrique des communautés.

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