Assistant bienveillant des végétaux

Gilles Clément, jardinier et paysagiste, est l'auteur du concept d'assistant bienveillant des végétaux.

Gilles Clément développe et enseigne les concepts de Jardin en mouvement, de Jardin planétaire, de Tiers-Paysage. Il les applique notamment au parc André Citroën de Paris, au Domaine du Rayol dans le Var, au parc Matisse à Lille, au toit de la base sous-marine de Saint-Nazaire.

« Pour protéger les espèces, il suffit de respecter leurs variations comportementales. Le jardinier d’aujourd’hui n’est plus l’exécutant d’un plan de géomètre et d’un artiste. Bien qu’il ait la charge évidente d’une « résolution artistique » sur son œuvre éphémère, il devient l’assistant bienveillant des végétaux, des animaux, des champignons et des micro-organismes auxquels les plantes sont liées.

Le terme de « mauvaise herbe » disparaît du vocabulaire. Une herbe n’est pas mauvaise, il peut arriver qu’elle soit mal placée. On peut la retirer du lieu où elle semble gêner d’autres plantes que l’on protège mais elle doit demeurer ailleurs dans le jardin. La technique de l’éradication disparaît.

Dans un contexte global, ce que l’on recherche est l’équilibre de l’écosystème complexe du vivant et non la monoculture dévastatrice. Dans ces conditions, le jardin devient le lieu d’un dialogue avec des êtres dont nous connaissons mal les comportements ; mais nous savons qu’il convient de les respecter si nous voulons assurer notre survie.

Nous dépendons de cette diversité car nous l’exploitons. Telle est la préséance du vivant, privilège donné à la dimension biologique de nos territoires et non à l’exigence fonctionnaliste, formelle ou compétitive !

Cette attitude oriente nos modes de vie vers une non-dépense des énergies contraires, celles dont on ne cesse de faire usage pour « nettoyer », asservis que nous sommes à une vision hygiéniste ou rentable. La crise que nous vivons est une démonstration du pouvoir inventif du vivant dans un monde en déséquilibre.

Un micro-organisme peut imposer ses lois d’opportunisme biologique jusqu’à freiner son ardeur à la faveur d’un rééquilibrage des écosystèmes. Le jardin de la préséance du vivant est un ensemble instable et dynamique où l’équilibre se réajuste en permanence. »

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