Trouche (Sarah)

Le travail artistique de Sarah Trouche, performeuse et vidéaste, s’articule autour de nombreux voyages et d’expéditions en terre lointaine (la Chine, le Sahara...) Ses déplacements amènent l’artiste à la rencontre de groupes allant de la micro- société demeurée isolée à des sociétés mondialisées.

Présentation d'une de ses œuvres

« Aral Revival » est un projet artistique en deux parties, mené en 2013, voyant l’artiste s’engager pour la reconnaissance et la sauvegarde, côté Kazakhstan, de la mer d’Aral. L’action 1, que présente l’exposition « Courants Verts » (Fondation EDF) se déroule sur le pont de l’une des nombreuses épaves rouillées qui jonchent ce qui est devenu, en lieu et place d’une zone côtière, une steppe stérile.

« Aral Revival » – une totale renaissance de l’Aral s’imposerait, en effet, au vu de son devenir calamiteux. Ici, voici quelques années, n’y avait-il pas de l’eau, des pêcheurs, des bateaux ? Ne restent plus que du sable, à perte de vue, et des épaves de chalutiers.

La surexploitation agricole couplée à une irrigation mal maîtrisée, à force d’obstination, a asséché en large part cette mer intérieure. Une épaisse couche de sodium recouvre le sable. Les vents, soulevant des poussières nocives, sont devenus imprévisibles.

Sarah Trouche s’est hissée sur la carcasse d’un bateau abandonné, nue, son corps enduit de peinture bleue – le bleu de cette eau que des décennies de culture intensive du coton ont chassé de la zone.

Elle tient au bout de ses bras, déployé, le drapeau local. Comme à vouloir, symboliquement, résister à la dureté devenue inhumaine de la zone, un univers asséché d’où a été chassée toute vie humaine. Puissante démonstration s’il en est de la volonté humaine de résister coûte que coûte, d’occuper le terrain où la mort environnementale a pris ses quartiers.

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