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James Ephraim Lovelock est un penseur, scientifique et environnementaliste indépendant britannique. Il est spécialiste des sciences de l'atmosphère et défenseur de l'Hypothèse Gaïa.
James Lovelock travaille avec l’éminente biologiste américaine Lynn Margulis, avec laquelle il développe l’hypothèse Gaïa, la théorie selon laquelle le système planétaire de la Terre a évolué en se comportant comme un système de contrôle actif capable de maintenir la planète en homéostasie.
Par ailleurs, il découvre les porteurs moléculaires naturels des éléments soufre et iode : le sulfure de diméthyle (DMS) et l’iodométhane qui deviendront rapidement l’un des éléments fondant sa théorie. Seuls quelques spécialistes lui font alors bon accueil ; et Lovelock affronte Richard Dawkins, défenseur international de la théorie de l’évolution darwinienne, à travers son concept de gène égoïste (selfish gene en anglais). Il finit néanmoins par tomber d’accord avec le biologiste évolutionniste quant à l’incompatibilité de son modèle avec les canons darwiniens. « Comme je ne doutais pas de Darwin, quelque chose devait clocher dans l’hypothèse Gaïa » dit-il, revenant du même coup sur sa conjecture.
En 1986, à Seattle, Lovelock et ses collègues Robert Charlson, M.O. Andreae et Steven Warren, découvrent que la formation des nuages et, par voie de conséquence, le climat, dépendent du DMS, engendré par les algues de l’océan (modèle CLAW). Lovelock découvre alors du même coup l’un des mécanismes de régulation de Gaïa ; pour cette découverte, il reçoit en 1988 le prix Norbert Gerbier de la communauté des climatologues. La Geological Society of London lui décerne la médaille Wollaston en 2006 pour la « création d’un champ d’études entièrement nouveau en sciences de la terre », la science du système Terre ou ESS (pour Earth Science System, officialisé lors de la conférence d’Amsterdam pour le Climat, en 2001).
Le retrait soutenable (Sustainable retreat en anglais) est un concept développé et promu par James Lovelock avant qu’il ne se soit partiellement rétracté à propos de l’imminence du risque de collapsus écologique et climatique, pour définir les changements nécessaires aux établissements humains à l’échelle mondiale, dans un but d’adaptation au changement climatique et de prévention de ses conséquences négatives sur les humains.
Quand il présente ce concept, Lovelock pense qu’il est déjà trop tard pour parler de « développement soutenable » et que nous en sommes arrivés au point où le développement ne peut plus être durable sans passer par une certaine phase de décroissance démographique et économique. L’humanité devrait selon lui effectuer un retrait volontaire de la planète. Lovelock déclare ainsi :
« Le retrait, de ce point de vue, signifie qu’il est temps de commencer de reconsidérer là où nous vivons et comment nous obtenons notre nourriture ; de faire des plans pour permettre la migration de millions de personnes de régions basses comme le Bangladesh vers l’Europe ; d’accepter que la Nouvelle-Orléans commence à déplacer les gens vers des villes mieux positionnées pour l’avenir. Surtout, dit-il, il s’agit de chacun fasse tout son possible pour soutenir la civilisation, afin qu’elle ne dégénère pas en Âge sombre, dominé par des chefs de guerre, ce qui est un véritable danger. Car nous pourrions tout perdre. »
Ce concept de retrait durable (qui peut évoquer aussi la notion de rendre à la mer certaines zones de polders comme cela commence à se faire, en Europe notamment) a mis l’accent sur un modèle insoutenable d’utilisation des ressources naturelles, à remplacer par un modèle plus « frugal », visant à répondre aux besoins humains tout en consommant moins de ressources et des ressources moins nuisibles pour l’environnement.
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SOURCES
- Fiche Wikipedia de James Lovelock
- James Lovelock, « Les Âges de Gaïa », Robert Laffont, 1990
- James Lovelock, « Gaia : comment soigner une terre malade », Robert Laffont, 1995
- James Lovelock, « La Terre est un être vivant, l'hypothèse Gaïa », Flammarion, coll. « Champs », 1999
- James Lovelock, « Gaïa. Une médecine pour la planète », Sang de la Terre, coll. « Guides Pratiques », 2001
- James Lovelock, « La Revanche de Gaïa », Flammarion, coll. « Nouvelle bibliothèque scientifique », 2007
- « Hypothèse Gaïa : "la Terre est un être vivant" », 29/06/2017, Notre-planete.info
- Yves Sciama, « Le grand retour de l’Hypothèse Gaïa », 24/02/2020, Science & vie