Nécrophilie / éconécrophilie

Le manque complet d’empathie pour la vie et l’hostilité à son égard peuvent être interprétés comme de la nécrophilie, définie comme un amour de la mort : ce qui permet la vie sur Terre est vaincu par le désir de richesse et de productivité au-delà de ce que la planète peut fournir sans perdre la vitalité de ses écosystèmes.

Dans « Le cœur de l’homme », Erich Fromm écrit : « Alors que la vie se caractérise par une croissance organisée et fonctionnelle, l’individu porté à la nécrophilie aime tout ce qui est figé et mécanique.

Il est mû par le désir de transformer l’organique en inorganique, de ramener la vie à une combinaison de phénomènes mécaniques, en un mot de faire comme si toutes les créatures vivantes (…) étaient des choses.

Il attribue davantage d’importance à la mémoire qu’à l’expérience, au fait d’avoir qu’à celui d’être. Les seuls objets – tant fleurs que personnes – pour lesquels il est susceptible d’éprouver un attachement sont ceux qu’il a en sa personne propre ; en perdant un bien qui lui appartenait, il perd tout contact avec le monde (…) il se plaît à exercer sa domination sur ce qui l’entoure et, ce faisant, il tue la vie. ».

Le lien entre la nécrophilie ainsi comprise et la marchandisation capitaliste de la nature est très facile à établir. La tendance à vouloir monétiser la nature pour la valoriser comme propriété afin de la « sauver » dans le modèle néolibéral est une manière nécrophile de rendre inertes la vie et le vivant. La nécrophilie devient éconécrophilie et, avec la marchandisation de la nature, les émotions de la Terre sont marchandisées et au final exterminées.

Envie de rajouter quelque chose ?

Tu penses à une notion
qui n'est pas présente ici ?

SOURCES

Laisser un commentaire