Permaculture

Méthode de planification et d'aménagement, des terres dans le respect de tous les êtres vivants.

Définition et origines de la permaculture

La permaculture est une méthode de planification et d’aménagement, qui rend possible la survie sur Terre en accord avec la nature.

Elle s’appuie sur l’étude des cycles et de la biodiversité pour composer le plus intelligemment avec les éléments naturels dans le but d’obtenir le meilleur rendement agricole avec le minimum d’effort.

À l’origine la permaculture est un concept agricole inspiré par le modèle d’agriculture naturelle de l’agriculteur japonais Masanobu Fukuoka (1913-2008). Ce concept a été théorisé dans les années 1970 par les Australiens Bill Mollison (biologiste) et David Holmgren (essayiste).

Le terme « permaculture » signifiait initialement « culture permanente » (de l’anglais « permanent agriculture ») ; puis avec le temps il a été étendu pour signifier « culture de ce qui est permanent dans le sens (sociologique) de pérenne ou viable ». En effet, les aspects sociaux font partie intégrante d’un système véritablement durable. Cette dernière signification est toutefois sujette à discussions.

Les grands principes de la permaculture

La permaculture s’appuie sur un certain nombre de grands principes :

  • Utilisation efficiente des ressources existantes avec le minimum d’effort en s’inspirant de la nature (le sol est toujours recouvert d’engrais et de paille par exemple).
  • Activité intellectuelle. Il s’agit de dessiner son potager. Cela prend du temps et s’accompagne souvent d’un projet de vie à côté, personnel.
  • Diversité des cultures en tenant compte des spécificités et des complémentarités de chacune des espèces. Ainsi, la permaculture s’appuie sur la diversité des plantes, rotation des espaces de plantes, suivies des cycles des saisons, adaptation à l’environnement…
  • Pas de déchet. Tout se recycle ou se récupère. La permaculture utilise le compost où mettre feuilles, pousses, racines, récoltes non consommées, déchets de la cuisine…
  • Être le plus autonome possible en utilisant les moyens du bord. Chercher à récupérer sa propre eau, ses propres graines…
  • Optimisation des liens croisés grâce à de la mise en relation d’espèces complémentaires.
  • Résolution de tous les problèmes de façon créative. La contrainte est une invitation à la création.

La permaculture, une éthique de vie

Ces principes se répercutent aussi dans une éthique de vie, qui fait souvent du choix de la permaculture un choix de vie :

  • Reconnaissance et joie de la création ;
  • Enthousiasme pour la culture des petits espaces ;
  • Emerveillement et appropriation des modèles de la nature ;
  • Intégrer et relier au lieu de séparer et diviser ;
  • S’acquitter des contraintes.

La permaculture, source d’un imaginaire foisonnant

En tant que moyen de subvenir à nos besoins matériels et émotionnels au travers d’une étique de vie, la permaculture est la source d’un imaginaire foisonnant.

Il est possible de la pratiquer en ville ou à la campagne. Seul, en famille, entre amis, entre voisins, dans un éco-village ou dans un tiers lieu urbain. On peut installer un bac dans un champ, dans un jardin, dans une serre, sur un toit, sur un balcon, dans une cours de récréation ou d’immeuble, dans un parc, sur un trottoir, au pied d’une tour. Elle peut se concevoir comme activité principale d’une exploitation, une activité secondaire, une façon de nous initier, une façon de créer du lien… Elle peut s’aborder comme une fin en soit, ou s’inscrire en réseau dans une approche plus complète pour proposer des lieux de vie plus résilients, régénératifs et circulaires. Bref, la permaculture peut se pratiquer en toutes circonstances et sous toutes les formes. Question de créativité !

Imaginons par exemple une ancienne friche industrielle dans la périphérie d’une ville. La terre en extérieur est régénérée grâce à l’apport de compost local. Les gérants du site invitent les habitants du quartier à venir avec leurs enfants les mercredis après-midi et week-end pour donner un coup de main. La friche industrielle est pour sa part rénovée pour y installer une ressourcerie, une cantine solidaire, une friperie, un atelier de création, un atelier de low tech, une salle de spectacle et de conférences, une bibliothèque, des dortoirs… Le tout se veut systémique, pour reproduire une mini société.

Oui, imaginez ! Sur ce lieu tendant à l’autosuffisance, ou du moins s’inscrivant en réseau dans des circuits courts, se côtoieraient des militants écologistes, des artistes, des ingénieurs, des agriculteurs, des ouvriers, des cadres, des fêtards, des jeunes, des vieux, des paumés, des voisins, des personnes en réinsertion sociale, des curieux, des grincheux. Bref, un peu tout le monde. Pas mal non, bien enraciné dans un projet local à l’impact mondial, à faire un peu de tout et vivre de trois fois rien, où incarner et semer des graines d’imaginaires, pour les gens d’ici, ceux de passage et ceux d’ailleurs.

Maintenant, revenons à la réalité. Ces lieux ne sont pas du tout fictifs. Ils sont en germe à foison un peu partout en France. Ils ont le mérite de faire germer des graines d’imaginaires sur d’autres façon de faire société ensemble. Plus respectueux de la nature, plus respectueux de nos liens, bref, plus respectueux du vivant. Quelques noms comme ça avant de partir ? Les Grands voisins, la Cité fertile, la Recyclerie, Coco Veltan, Foresta, Vive les Groues, le Darwin project…

Enfin, sur le plan plus spirituel, voici quelques citations en rapport avec le travail de la terre, pour essaimer nos imaginaires. Oui, elles sont un peu présentées à la chaine. Prenez celle qui vous plaira, chères abeilles !

  • « Si tu veux changer le monde, commence par ton jardin ». Proverbe chinois ;
  • « Quand 1000 petites personnes agissent correctement dans 1000 petits lieux, elles peuvent changer la face du monde » Proverbe chinois
  •  « Less is more »
  • « Lorsque l’homme aura coupé le dernier arbre, pollué la dernière goutte d’eau, tué le dernier animal et pêché le dernier poisson, alors il se rendra compte que l’argent n’est pas comestible » Proverbe amérindien
  • « Il y a de fleurs partout, pour qui veut bien les voir » Henri Matisse, peintre français 1869-1954
  • « Seul l’arbre qui a subi les assauts du vent est vraiment vigoureux, car c’est dans cette lutte que ses racines, mises à l’épreuve se fortifient ». Sénèque (écrivain et philosophe romain, 4 avant JC -65)
  •  » Pour qui aspire à une vie heureuse, il est très important d’employer à la fois des moyens internes et externes : en d’autres termes, d’associer développement matériel et développement spirituel ». Le Dalaï Lama, né en 1935
  • « Quand un arbre tombe, on l’entend. Quand la forêt pousse, pas un bruit », Proverbe africain
  • « La vraie sagesse, la vraie supériorité, ne se gagne pas en luttant mais en laissant les choses se faire d’elles-mêmes. Les plantes qui résistent au vent se cassent, alors que les plantes souples résistent aux ouragans ». Epicure, philosophe grec, 342-270 avant JC.
  • « La tristesse est un mur élevé entre deux jardins. » Khalil Gibran (poète et peintre libanais; 1883-1931)
  • « Si tu donnes un poisson à un homme, il mangera un jour. Si tu lui apprends à pêcher, il mangera toujours ». Lao-Tseu, philosophe et maître taoïste chinois, (v.570-v. 490 av JC)
  • « Négliger les petites choses sous prétexte qu’on voudrait en faire des grandes, c’est l’excuse des lâches. » Alexandra David-Neel, écrivaine et exploratrice française : 1868-1969.

Les informations sur la permaculture se trouvant à foison sur internet et dans les librairies, voici une liste non exhaustive de ressources

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